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Les jeunes chrétiens ne sont pas épargnés par le phénomène de grossesses précoces et leurs multiples conséquences. Ainsi, parler de la santé sexuelle et reproductive ne devrait plus être un sujet tabou pour la foi chrétienne, surtout si l’on sait qu’une adolescente congolaise sur trois est déjà mère. Les responsables de l’Eglise Catholique et de l’Eglise Evangélique du Congo (EEC) l’ont clairement indiqué lors de deux ateliers de formation des jeunes leaders confessionnels sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents, organisés avec l’appui de l’UNFPA à Brazzaville. 

 


L’atelier de l’EEC a eu lieu du 18 au 19 septembre à son siège situé dans l’arrondissement de Makélékélé, sous la facilitation du département synodal de la jeunesse. Celui de l’Eglise catholique, tenu du 24 au 25 septembre 2015 à Notre Dame Sacré Cœur de Brazzaville, a été supervisé par la Commission épiscopale pour la pastorale de la santé de l’Eglise catholique du Congo.

 « L’on se sent anéanti lorsqu’on enregistre un cas de grossesse précoce à l’Eglise. On se sent incapable de faire quelque chose », a déclaré Mlle Ivie Okoko, membre de l’équipe d’encadrement des jeunes à l’Ecole de dimanche de l’Eglise évangélique du Congo (EEC) et participante. « Nous voulons prévenir les grossesses précoces. Et si, par malheur cela arrive, nous devons savoir comment aider les jeunes à y faire faceJe pense que ce séminaire arrive au bon moment et qu’il nous permettra de marquer un nouveau départ», a-t-elle renchéri.

Prenant la parole au nom de Patrice Nsouami, Président de l’EEC, le pasteur Jean Pierre Kinanga a stigmatisé l’indifférence, le renoncement et le suicide face aux graves dangers qui menacent la santé reproductive des jeunes, notamment les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles. D’après l’abbé Brice Armand Ibombo, Secrétaire Général de la Conférence Episcopale du Congo, « l'urgence s'impose de sensibiliser nos jeunes sur ces questions de sexualité pour les mettre à l’avant-garde de toutes déviances sexuelles, de la reproduction précoce ». Pour l’Eglise catholique, cette démarche est conforme à La déclaration sur l'éducation chrétienne du Concile Vatican II, plaidant pour« Que les jeunes et enfants bénéficient d'une éducation sexuelleà la fois positive et prudente au fur et à mesure qu'ils ·grandissent .... »

Mme Barbara Laurenceau, Représentante de l’UNFPA au Congo, a salué la volonté des autorités de l’EEC et de l’Eglise Catholique d’inscrire la protection des jeunes chrétiens contre les conséquences des grossesses précoces parmi leurs priorités. Car l’éducation est le meilleur moyen de protéger les jeunes  contre les grossesses précoces. « Les églises sont à ce titre des acteurs clés et figurent parmi les meilleurs vecteurs permettant d’atteindre cet objectif », a-t-elle souligné. Paraphrasant un message de l’EEC selon lequel « Le dépistage est un acte chrétien », Mme Laurenceau a indiqué que « informer vos filles sur les conséquences des grossesses précoces est aussi un acte chrétien ».

Par ailleurs, elle a fait état de sa contentement de constater que la tenue de l’atelier de l’Eglise catholique a coïncidé à la journée du le 25 septembre dernier où « le Drapeau Pontifical a été hissé pour la première fois au siège de l’ONU à New-York, avec le discours historique du Pape François à l’Assemblée Générale de l’ONU ». Les 80 participants à ces formations, soit 40 venant de différentes paroisses de l’EEC et 40 autres de l’Eglise catholique, iront à leur tour relayer les messages qu’ils ont reçus pour toucher un grand nombre de jeunes. Il est prévu la production et la diffusion des émissions radiodiffusées pour soutenir une série d’activités de sensibilisation qui suivra ces formations.