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L’histoire de Michelle remonte à 5 ans. Sa grossesse était arrivée à terme, une accoucheuse traditionnelle autochtone a essayé de pratiquer son accouchement. Avant le coucher du soleil, toutes les manœuvres traditionnelles n’ayant pas réussies, elle l’a référée vers le centre de santé. Le pire cauchemar était en train d’arriver pour Michelle. Son enfant était décédé dans son ventre, l’infirmier a eu besoin de la force de deux hommes costaux pour aider Michelle à expulser en exerçant une forte pression sur son ventre. Une importante déchirure a été causée depuis l’utérus, et la fistule s’est installée dans le même temps. Elle-même dit avoir « côtoyé la mort !».

Depuis ce jour-là, la vie de Michelle avait basculé. Elle perdait ses urines par le vagin, avait des douleurs chroniques, n’entreprenait plus aucune activité pour sa survie et celle de ses enfants. Son mari avait pris une deuxième femme, et son quotidien était fait de tristesse.

Michelle est une femme autochtone de 25 ans, unique fille d’une famille de 3 enfants, ses défunts parents ne l’ont pas vu grandir. Les équipes de la clinique médicale mobile Saint-Michel de l’Ordre de Malte, l’ont découvert par hasard en février 2017 au cours de leur tournée dans le village de Boyélé, dans le département de la Likouala.

Référée à Bétou, le médecin de l’hôpital a précisé que sa prise en charge ne pouvait se faire qu’à Brazzaville. Après obtention du certificat d’indigence dans la localité, Michelle profite d’une mission du médecin de la clinique mobile pour arriver à Brazzaville. Elle est reçue dans le service de gynécologie de l’hôpital de Base de Talangaï.

Ne disposant pas de budget pour ses frais d’examens et de médicaments, l’Ordre de Malte saisit l’ambassade de France au Congo, et un rapprochement est fait avec UNFPA. La situation est examinée en impliquant également le médecin traitant de Talangaï ; celui-ci accepte de transférer Michelle à l’hôpital Central des Armées Pierre MOBENGO, qui, en partenariat avec l’UNFPA met en œuvre un programme de prise en charge des cas de fistule obstétricale.

Durant tout son traitement, un accompagnement psychologique est mis en place avec l’appui de l’Association Debout Femme Autochtone du Congo (ADFAC) à son chevet. L’ADFAC a aussi assuré l’hébergement de Michelle pendant deux semaines avant son retour dans la localité où, précisément, avait commencé son histoire avec la fistule obstétricale.

L’opération de Michelle a été complexe et pas totalement résolue. Une autre intervention sera nécessaire pour tenter de réparer complètement cette fistule.

L’expérience de Michelle témoigne de la nécessité d’accompagner toutes les autres femmes atteintes de la fistule obstétricale, grâce à l’action concertée des différents partenaires, avec en première ligne l’UNFPA pour qui, tout le monde compte !