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Les statistiques de la République du Congo sonnent l’alerte sur les grossesses des adolescentes. D’après l’Enquête démographique et de santé (EDS 2011-2012), globalement une fille sur trois  âgée de 15 à 19 ans est enceinte, avec une grande disparité entre les zones urbaines (28%) et les zones rurales (46%). « Il y a urgence d’agir au Congo », a déclaré la Représentante du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) au Congo, Mme Barbara Laurenceau, lors de l’atelier de validation des documents du Comité Multisectoriel d’Education à la Sexualité et la Prévention des Grossesses Précoces.

 


  « Comme mère, comme femme, comme représentante des Nations Unies, j’ai une réponse simple. Aucune enfant ne devrait être maman d’un premier enfant à 12 ans alors que son corps peut à peine le porter. Et elle ne devrait encore moins être maman une deuxième fois à 13 ans. Ce n’est acceptable ni pour elle, ni pour son ou ses enfants, ni pour le jeune papa s’il assume ses responsabilités », a ajoutéBarbara Laurenceau. La contribution de l’UNFPA à la mise en place du comité et à la validation de ses documents, sous le leadership du Ministère de l’Enseignement Primaire et Secondaire, de l’Alphabétisation, de la Jeunesse et de l’Education Civique, est une réponse à l’engagement des autorités congolaises pour la réalisation du dividende démographique, l’objectif visé étant de s’assurer que les potentiel de chaque jeune congolaise et congolais est réalisé pour lui permettre d’être un acteur du développement de son pays.

 M. Adolphe Mbou-Maba, Directeur de Cabinet du Ministre de l’Enseignement Primaire et Secondaire, de l’Alphabétisation, de la Jeunesse et de l’Education Civique, présidant les travaux de l’atelier, a indiqué que cette initiative vise la maîtrise du phénomène des grossesses précoces au Congo. Selon la Direction Générale de la Jeunesse, le Conseil est l’organe central du programme national visant l’éducation à la sexualité et la prévention des grossesses précoces. Il a la mission de définir, de mettre en œuvre et d’évaluer le programme national à l’éducation à la sexualité et la prévention des grossesses précoces. Les ministères en charge de la promotion de la femme et de la santé, les ONG œuvrant pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et les confessions religieuses (Eglise catholique, Armée du Salut, Eglise Evangélique du Congo) en sont membres.

Mlle Luce Gangoué, membre d’une association des jeunes, participante à l’atelier, s’est dite très satisfaitede cette initiative dans la mesure où l’école demeure, selon son expérience, l’endroit le mieux indiqué pour parler de la sexualité des jeunes et adolescents.

Luce Gangoué : « Ma mère et moi nous n’avons jamais parlé de la sexualité. C’est à l’école que l’on en parle. Mais ce n’est pas assez pour aider les jeunes filles à prévenir les grossesses précoces. Certains enseignants effleurent à peine ce sujet. D’autres l’évitent tout simplement. Mon vœu est que le Comitémultisectoriel d’éducation à la sexualité et la prévention des grossesses précoces veille à ce qu’il y ait plusieurs ateliers et échanges sur la prévention des grossesses précoces à l’école et dans les activités associatives des jeunes. J’ai des amies qui n’ont pas fini leurs études à cause des grossesses précoces et elles le regrettent tous les jours.  J’invite aussi nos parents, nos mères en particulier à parler de la sexualité et non notamment de la prévention des grossesses précoces à leurs filles. Ceci ne doit plus être une question taboue car mieux vaut prévenir que guérir. »