Excellences, Mesdames et Messieurs,
Honorables participants
C’est un réel plaisir pour moi de prendre la parole à ce 7e Forum Africain sur les Objectifs de Développement Durable. Je voudrais avant tout saluer et féliciter le gouvernement de la République du Congo ainsi que les collègues de L’Union Africaine et du Système des Nations Unies pour la parfaite organisation de cette rencontre.
Je voudrais personnellement remercier son Excellence Monsieur le Président de la République du Congo pour ses actions en faveur de la réduction des inégalités dans son pays. Je pense notamment à la loi sur la gratuité des soins de santé visant particulièrement les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans ; à la loi relative à la protection des populations autochtones
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, l’agenda 2030 a été lancé en 2015 pour éliminer la pauvreté et mettre le monde sur la voie de la paix, de la prospérité et de l’égalité des chances pour tous.
L’objectif 10 qui fait l’objet de mon intervention appelle en particulier tous les pays à adapter leurs politiques et législations afin de réduire toutes les formes d’inégalités à travers le monde.
C’est ainsi que le rapport du PNUD de 2020 sur les ODD montre une augmentation du revenu réel du groupe des populations les plus pauvres dans 73 pays sur 90. Le rapport indique que les progrès les plus remarquables en matière de prospérité partagée ont eu lieu en Asie de l’Est et Asie du Sud-Est.
La croissance dans les pays d’Afrique subsaharienne a été plus contenue, avec une augmentation du revenu
L'Aide Publique au Développement en provenance de l’OCDE a connu une hausse de 1,4 % en termes réels en 2019 par rapport à 2018, passant à 152,8 milliards de dollars US, selon les données préliminaires recueillies auprès des agences officielles de développement. L'Aide publique bilatérale en faveur de l'Afrique et des pays les moins avancés a augmenté respectivement de 1,3 % et 2,6 %.
Des avancées
Du point de vue politique, l’on note également une meilleure participation des femmes dans les instances de prise de décision notamment dans le parlement ou la proportion de femmes a plus que doublé entre 2000 et 2020. Dans certains pays comme le Rwanda où les progrès sont les plus remarquables plus de la moitié des sièges au parlement sont occupées par des femmes
Sur le plan économique, les femmes ont commencé à avoir accès à bien des emplois qui jadis étaient la chasse gardée des hommes. Elles sont maintenant de plus en plus propriétaires terriens et chefs d’entreprise, elles ont connu une percée dans les rangs des armées et de la police nationale ainsi que dans les corps paramilitaires.
Malgré des signes positifs au cours de la dernière décennie, des défis persistent toutefois en Afrique. Le phénomène du mariage d’enfants reste une préoccupation dans certains pays comme le Niger et le Mali où la proportion de filles mariées avant 18 ans est supérieure à 50%. A cela il faut ajouter la faible marge de manœuvre des gouvernements à apporter une réponse efficace à la forte demande sociale et économique des jeunes dans un contexte où la transition démographique est lente avec un taux de croissance annuel de la population supérieur à 3%.
Dans certaines régions comme le Sahel, plus de 60 % de la population a moins de 15 ans et 55% des enfants de 6-14 ans (soit près de 8 millions) ne sont pas scolarisés, alors que les pays sont obligés de consacrer l’essentiel des ressources aux défis sécuritaires. Avec la 4e révolution industrielle marquée par l’intelligence artificielle et l’utilisation des nouvelles technologies de l’information, c’est plus de 8 millions d’adultes non instruits qui feront partie de la population active de demain avec une contribution marginale au développement économique. Car les emplois peu qualifiés et mal payés disparaissent de plus en plus et les pauvres sont confrontés à plus de difficultés pour accéder au marché de l’emploi
D’autres facteurs comme les crises sécuritaires, les effets néfastes du changement climatique et récemment les conséquences de la pandémie à COVID
Il est fort à craindre que l’accès au vaccin soit une autre source d’inégalités dans le monde. Alors que les vaccins sont maintenant disponibles et administrés à travers le monde, 75% des doses ont été déployées dans dix pays
C’est pourquoi, les organisations sous régionales telles que la
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Faire en sorte que personne ne soit laissé-pour-compte est au cœur du mandat de l’UNFPA et de l’ensemble des agences du Système des Nations unies. C’est ainsi que l’UNFPA s’efforce, avec les pays et avec des partenaires, pour mettre fin aux décès maternels évitables, aux besoins non satisfaits en planification familiale, aux violences basées sur le genre et aux pratiques néfastes faites aux filles et aux femmes. C’est dans ce cadre que nous soutenons plusieurs initiatives régionales comme l’initiative inter agence soutenue par le Fonds Français Muskoka, le Spotlight et le projet sur l’autonomisation des femmes et le Dividende démographique, pour accélérer la transition démographique dans la région en gardant les filles à l'école, en retardant leur âge au mariage et à la maternité, en leur donnant les informations et les services pour se gérer et en renforçant leurs possibilités de participer pleinement au développement économique.
Par ailleurs, l’UNFPA a entrepris au cours de l’année 2020 un projet de recherche qui a permis de produire des évidences sur le rôle de la dynamique de la population dans la promotion de la paix et de la sécurité dans le Sahel et d’engager avec les gouvernements et les partenaires un dialogue politique sur cette problématique. Les pays africains devraient porter ces initiatives en exploitant leurs propres données pour explorer des solutions prêtes à l'emploi pour la résolution de leurs problèmes
Je voudrais également saluer les programmes filets sociaux productifs financés par la Banque mondiale à travers le continent qui cible essentiellement les populations pauvres en milieu rural. Ces programmes font aujourd’hui partie des stratégies de développement et de résilience très efficaces pour atténuer l’impact de la pandémie de la COVID-19 dans certains pays. Ils devraient être portés à plus grande échelle et maintenus dans la durée grâce à une volonté politique plus forte.
Je voudrais enfin saluer les efforts de recherche sur l’impact socioéconomique de la pandémie de Covid-19, réalisées sur le continent avec l’appui du Système des Nations Unies qui ont permis d’orienter l’élaboration et la mise en œuvre de plans de relèvement et de réponse à la pandémie Covid-19.
Excellences, Mesdames et messieurs,
Ce forum africain sur les Objectifs de Développement Durable est une très belle manière de répondre présent face à la pandémie de la COVID-19 et aux autres crises humanitaires et sécuritaires qui secouent le continent. Il permet de nous unir davantage pour le développement de l’Afrique, pour défendre la paix et la sécurité sur le continent. Cela nécessite que nous soyons à mesure de mieux exploiter le potentiel que constitue la population africaine à savoir sa sagesse, sa richesse, son expertise et sa jeunesse. Et cette Afrique pleine de richesse et de promesses est justement réunie ce jour pour prendre son destin en main, ce dont nous devons nous réjouir très sincèrement.
Je vous remercie de votre attention