À l'occasion de la Journée des Droits de l'Homme de cette année, nous appelons les gens du monde entier à se lever pour les Droits de l'Homme. Les 8 milliards de personnes en vie aujourd'hui devraient jouir de tous les droits de l'homme, tels que définis dans la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, ainsi que dans d'autres accords internationaux et lois nationales. Cette année, à l'UNFPA, nous applaudissons les progrès réalisés par de nombreux pays dans la promulgation de lois et de règlements qui garantissent un accès complet et égal à la santé et aux droits sexuels et reproductifs.
Nous connaissons ces progrès car, pour la première fois à l'échelle mondiale, nous pouvons les mesurer dans le cadre des Objectifs de développement durable. L'UNFPA a enquêté sur 153 pays représentant près de 90 % de la population mondiale. Il est encourageant de constater que 76 % d'entre eux ont désormais des lois qui défendent les droits sexuels et reproductifs. Les nouvelles sont meilleures sur certains points que sur d'autres : Plus de 90 % de ces pays garantissent la confidentialité et les services pour le traitement du VIH, par exemple. Pourtant, un pays sur cinq continue d'exiger l'autorisation d'un tiers, comme le consentement d'un conjoint ou d'un tuteur, pour que les femmes ou les adolescents puissent bénéficier de services de contraception.
Les lois, qu'il s'agisse des lois internationales sur les droits de l'homme ou de la législation nationale et locale, constituent un bouclier contre les normes et pratiques néfastes, la discrimination et la violence. Mais les lois n'ont de sens que si elles sont appliquées pleinement et sans préjudice, si elles sont défendues devant les tribunaux et si leur application est contrôlée.
Et il ne suffit pas de promulguer des lois axées sur les droits de l'homme. Nous devons également œuvrer à la suppression des réglementations discriminatoires qui empêchent les individus de prendre leurs propres décisions concernant leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs, comme l'obligation pour les femmes d'être mariées pour pouvoir utiliser les services de santé maternelle ou choisir d'avoir des relations sexuelles.
En outre, dans un monde en proie aux crises et aux conflits, nous devons accorder une plus grande attention au respect des droits fondamentaux des femmes et des filles dans les situations humanitaires, qui sont davantage exposées à la violence sexiste, notamment au viol comme arme de guerre, et à d'autres violations des droits de l'homme. Leur sécurité, leur dignité et leur santé doivent être protégées à tout prix.
Une nouvelle recherche de l'UNFPA met en évidence les étapes clés nécessaires pour faire passer les lois du papier à la pratique, notamment les allocations budgétaires, les conseils techniques et la formation des agents de santé. Toutes ces mesures sont nécessaires pour lutter contre les violations persistantes des droits reproductifs dans le monde. Des efforts doivent également être faits pour changer les inégalités de genre bien ancrées, les normes sociales qui dévalorisent les femmes et les filles, et les pratiques qui sapent l'autonomie corporelle. Cela nécessitera une série d'interventions, notamment une éducation sexuelle complète qui transmet des informations médicalement exactes, culturellement sensibles et fondées sur les droits, des services de santé non stigmatisés et l'égalité des chances entre les sexes sur le lieu de travail et dans les rôles de direction.
Aujourd'hui, nous célébrons les progrès réalisés grâce aux changements législatifs, qui nous rapprochent de la promesse de la Conférence internationale sur la population et le développement de 1994 et de son appel à placer les droits des individus, en particulier des femmes et des filles, au cœur du développement durable. Notre tâche consiste maintenant à accélérer le rythme du changement par des réformes continues et ambitieuses, soutenues par davantage d'investissements et une plus grande volonté politique. Les droits sexuels et reproductifs, dans leur intégralité, appartiennent à tout le monde. Tous les systèmes juridiques doivent le défendre.