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Ce 23 mai 2015, l’Association Nationale des Sages-Femmes du Congo, ANASAFCO a organisé une journée de sensibilisation publique devant le Lycée Pierre Savorgnan De Brazza, à Brazzaville à l’occasion de la Journée Internationale de lutte contre la Fistule Obstétricale couplée à la Journée Internationale de la Sage-femme célébrée le 05 mai de chaque année.
 

Placée sous le thème : “Éliminer la fistule, restaurer la dignité des femmes”, cette journée a donnée l’occasion au Dr. Babatunde Osotimehin, Directeur Exécutif de l’UNFPA, d’indiquer dans sa déclaration que : « Placer les droits et la dignité des femmes et des filles – y compris celles qui sont invisibles, privées de tout droit, et sans voix – au centre d’un programme centré sur l’humain, inspiré par le souci d’équité et fondé sur les droits » est la condition pour que l’humanité puisse  «Inscrire dans la réalité notre espoir de mettre fin aux décès et aux lésions curables, et faire réellement naître le monde que nous voulons. ».

 

Au Congo, l’indice synthétique de fécondité est de 4,9 enfants par femme arrivée au terme de la vie génésique. La sexualité active est précoce chez les jeunes et sans aucune préparation en matière de contraception. 83,2% de jeunes filles de 15-24 ans, sont sexuellement actives et, 42% des d’entre elles ont eu leurs premiers rapports sexuels avant d’avoir atteint l’âge exact de 15 ans. La prévalence contraceptive demeure très faible, 22% en 2013 contre 20% en 2005, contribuant à un taux élevé des grossesses non désirées avec leurs corollaires d'avortements clandestins et alourdissent le fardeau de décès maternels. Selon l’EDSC-II de 2013, la mortalité maternelle reste très élevée de l’ordre de 426 décès pour 100000 naissances vivantes en 2011, 40% de ces décès sont dus aux hémorragies de la délivrance.

Depuis 2005, le Congo a procédé avec l’appui de l’UNFPA au lancement de la lutte contre la fistule obstétricale. On estime à 475 nouveaux cas chaque année. Avec cette incidence, on suppose que 5000 femmes ont été touchées par cette maladie ces dix dernières années. Dans 65% de cas, ces fistules sont survenues suite à une intervention tardive ou de faible qualité.

L’UNFPA a lancé une campagne de réparation de la fistule en 2011 et 192 femmes ont étés opérées. S’appropriant cet espoir de mettre fin aux décès et aux lésions curables, les sages-femmes ont saisies l’opportunité de la journée internationale de lutte contre la fistule obstétricale pour sortir des maternités et blocs d’accouchement avec leurs blouses, rompre avec la tradition des activités en salle et aller à la rencontre du public devant le Lycée Pierre Savorgnan De Brazza. De cette manière, cette action de prévention et d’information s’est imposé dans le paysage des passants en concernant un public plus large que cela n’aurait été possible dans le cadre d’une activité en salle.

Au total 517 personnes ont été touchées, dont 460, parmi lesquelles 302 femmes et 158 hommes ayant bénéficiés des conseils et informations sur : la fistule obstétricale, la contraception et la planification familiale, la prévention des hémorragies de la délivrance dans la communauté ; 57 ayant participé à l’opération collecte de sang en faveur des femmes qui accouchent, dont 51 dons effectifs. Cette activité a mobilisé une importante équipe de 24 sages-femmes et de 10 agents du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS).

 

La découverte a été grande pour les élèves du plus grand lycée du Congo, les étudiants de la faculté des sciences de l’université Marien Ngouabi, des passants en provenance du plus grand marché de Brazzaville, plusieurs ont pu être orientés vers les centres où ils peuvent trouver de l’aide. Une grande partie des personnes sensibilisées à l’occasion de cette journée, ont manifesté leur enthousiasme face à des actions de préventions spontanées dans les rues de Brazzaville et ont encouragé la création d’autres évènements similaires dans le futur.