Vous êtes ici

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) apporte sa contribution à la réponse humanitaire destinée aux réfugiés de la République Centrafricaine dans la Likouala au Congo-Brazzaville à travers l’affectation des sages-femmes en complément d’effectifs pour renforcer la prestation des soins et services de santé maternelle, la prévention et la prise en charge médicale des violences sexuelles, la prise en charge psychologique des personnes en situations de détresse à cause des traumatismes subis, avec une attention particulière aux jeunes filles et femmes. L’UNFPA fournit également un appui direct aux structures de santé locales en mettant à disposition des produits de santé maternelle. Les femmes et les jeunes filles sont les principales cibles de l’action de l’UNFPA.


 

Mme Sybiranty Kao Maïmouna, psychologue à l’Institut Psychopédagogique de Brazzaville revient de Betou dans la Likouala où elle a effectué une mission du 24 juillet au 7 août dernier pour l’UNFPA. Le fait d’être une femme lui a permis de proposer une consultation psychologique à des femmes réfugiées, centrafricaines dans la majorité, réticentes de parler du drame qu’elles ont vécu ou d’en parler davantage.

 « Je me suis entretenue avec des femmes et des filles vivant dans un syndrome post traumatique. Ce sont des femmes et des filles moralement et physiquement abattues par l’ampleur des violences qu’elles ont subies ou vécues, notamment les tueries et  les viols individuels ou viol collectifs dépassant l’entendement humain. D’autres ont vu leurs parents et maris mourir d’une manière atroce. Je pense notamment à une femme qui affirme s’être étalée sur le sang de son mari abattu par une arme et poignardé à maintes reprises en présence de leur fille qui a six ans actuellement. Depuis lors elle vit dans un syndrome post traumatique approfondi. Elle était enceinte à l’époque du fait. Le choc était tel qu’elle a accouché à douze mois alors qu’elle était presque à terme au moment de la fuite pour le Congo.Pire encore, sa fille aussi très traumatisée par une mort cruelle infligée à son père, a perdu l’usage de la parole alors que, selon sa mère, elle a parlait bien dès l’âge d’un an. Et comme si cela ne suffisait pas, son frère a été aussi tué par les gens de la même obédience.  Elle ne s’intéresse presque à rien.».

 

« Ces femmes qui vivent dans un état de précarité accentué par leur situation des réfugiés ont vraiment besoin de l’aide», estime Mme Maïmouna. C’est ainsi que l’action humanitaire de l’UNFPA cible à la fois les réfugiés et les populations locales confrontées aussi à la précarité. Les consultations et les produits de l’UNFPA sont ainsi offerts gratuitement aux femmes  et filles consultées par le Centre médico-social Médecins d’Afrique (CMS-MDA). Le bilan provisoire de l’action humanitaire de l’UNFPA pour le mois de juillet-août 2014 se présente de la manière ci-après: 48 accouchements au CMS-MDA, 150 femmes enceintes et enfants vaccinés, distribution des kits d’accouchements à près de 136 femmes enceintes, 989 personnes sensibilisées sur les violences basées sur le genre, la prévention du VIH/SIDA, des grossesses non désirées et la consultation prénatale et post-natale.