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Une réunion consacrée à la fois à la célébration de la Journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile et au Lancement du Rapport de la Pratique de la Sage-Femme 2014, s’est tenue le vendredi 21 novembre 2014 à Brazzaville au Ministère des Affaires Etrangères et de la Francophonie. C’est une initiative du Ministère de la Santé et de la Population, réalisée avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Le rapport de cette année, lancé d’abord à Prague en République Tchèque le 3 juin dernier, s’intitule: « Sur la voie de l’universalité, le Droit de la Femme et la Santé ».


Il fait notamment le point des besoins des femmes et nouveaux nés, de la disponibilité du personnel et des besoins satisfaits, de l’accessibilité financière et géographique, de l’éducation, de la réglementation et des associations dans 73 pays à bas revenu et à revenu intermédiaire,  inclus dans les rapports du Compte à rebours vers 2015. Ces pays, y compris le Congo à travers l’ancienne Direction de la Santé de la Famille,  ont participé à la rédaction du rapport, avec l’appui de la Confédération internationale des Sages-femmes, de l’OMS et de l’UNFPA.

 

D’après le rapport, 93% des 46 interventions essentielles à la santé maternelles et néonatales sont offertes aux femmes et nouveau-nés dans les formations médicales congolaises. La disponibilité du personnel travaillant à temps plein pour administrer les soins aux femmes et aux nouveaux- nés est estimée à 40%, alors que le ratio femmes en âge de procréer par sage-femme est de 982. Pour  la Représentante de l’UNFPA au Congo, Mme Barbara Laurenceau, «  Le Congo dispose donc de 5 fois plus de sages-femmes que la norme de base, ce qui constitue une force majeure pour lutter contre la mortalité maternelle ».

Le défi, comme l’a indiqué Fabrice Bowaboka, démographe au Ministère de la Santé et de la Population, consiste entre autres à investir davantage dans la qualité des soins. Car le taux élevé de mortalité maternelle au Congo (426 décès maternels sur 100 milles naissances vivantes) contraste avec le taux élevé (94%) des femmes dont l’accouchement a été assisté par un personnel médical formé selon l’Enquête démographique  et de santé de 2011-2012.

Un autre défi à relever c’est d’assurer une meilleure répartition des sages-femmes dans toutes les formations médicales, notamment dans les zones rurales. Le Congo est appelé à fournir plus d’effort dans ce domaine. La Représentante de l’UNFPA a, à  cet effet, plaidé pour que les sages-femmes aient une formation à la hauteur des standards internationaux en guise de solution au problème de la qualité des soins. « Un des nœuds clés de la formation est la conduite effective, et dans des conditions optimales, de stages pratiques », a-t-elle renchéri. C’est  l’une des priorités du Programme de coopération Congo-UNFPA 2014-2018.

M. Florent Balandamio, conseiller du Ministre de la santé et de la population, est conscient de cette situation. Il a déclaré que le Gouvernement congolais donnera une réponse musclée à l’amélioration de la santé maternelle, néonatale  et infantile dans les jours à venir, en accordant notamment une attention particulière à la formation des sages-femmes. L’ambassadrice de la Campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale  et infantile en Afrique (CARMMA), la sénatrice Philomène Fouty Soungou, a promis de soutenir cette initiative.

Par ailleurs, le rapport fait des projections pour chaque pays. Ainsi, « D’ici 2030, la population congolaise augmentera de 56 % pour atteindre 6,8 millions d’habitants. Pour parvenir à un accès universel aux soins de santé sexuelle, reproductive, maternelle et du nouveau-né, les sages-femmes devront fournir des prestations pour répondre aux besoins de 300 milles femmes enceintes par an d’ici 2030, dont 36 % en milieu rural. Il faudra déterminer les mesures optimales à prendre dans le système de santé pour configurer et déployer de manière équitable les  personnels de SSRMN afin d’assurer la couverture d’au moins 20,7 millions de visites prénatales, 3,6 millions d’accouchements et 14,6 millions de visites de post-partum/soins postnatals entre 2012 et 2030 ».