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Deux femmes meurent chaque jour en République du Congo à cause des complications liées à la grossesse et l’accouchement. L’hémorragie de la délivrance, survenant juste après l’accouchement, est la première cause de cette mortalité élevée. Ces décès peuvent être évités par la transfusion. Cependant, le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) ne possède pas de poches de sang en quantité suffisante pour faire face aux urgences liées notamment aux complications de l’accouchement. Le besoin annuel est estimé à 80 000 poches de sang. Il en manquait 23 000, soit près de 30%, en 2014. 

 


 L’augmentation du nombre de banques de sang et la disponibilité des réactifs figurent parmi les défis à relever pour sécuriser la transfusion et contribuer ainsi à la réduction de la mortalité maternelle due à l’hémorragie. Face à cette situation, le CNTS, en partenariat avec la Croix Rouge Congolaise (CRC) et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), a organisé une campagne de don de sang du 14 au 19 septembre 2015 dans le cadre des 11èmes Jeux africains de Brazzaville. La population brazzavilloise, des jeunes et athlètes en particulier, ont été sensibilisés à l’importance de donner du sang pour sauver la vie des mères. Les témoignages recueillis au Complexe sportif de Kintélé, attestent que le message a été bien compris. « Nous remercions l’UNFPA, le CNTS et la Croix rouge de nous avoir donné l’opportunité de faire le don de sang. C’est la première fois que je donne mon sang. Je le fais parce qu’on a été sensibilisé et parce que c’est pour sauver des vies », a déclaré Gilbert Moungondo, 19 ans, un athlète de l’équipe nationale du Congo. Pour Touré, un athlète du Mali, un sportif est un homme sain. Ainsi le fait pour lui de donner du sang peut davantage le valoriser. « D’autant plus qu’il est possible de récupérer facilement les 350 ml de sang donné après 48 heures. Donner du sang c’est un geste noble qui ne coute rien », a-t-il renchéri.

En sa qualité de femme et mère, le Dr Marie-Franck Purhuence, Conseillère du Chef de l’Etat congolais et Secrétaire Exécutive du Comité National de lutte contre le Sida (CNLS), connait bien l’importance du don de sang : « J’ai failli mourir d’une hémorragie de la délivrance. Donc je comprends parfaitement que l’on puisse donner son sang pour sauver des vies parce que c’est inadmissible qu’une femme meurt en donnant la vie. J’apprécie beaucoup cette initiative de la CRC, de l’UNFPA et du CNTS. Nous sommes ici parce que c’est un devoir pour nous de les encourager ». Des personnalités politiques et diplomatiques comme elle, ont fait, le jeudi 17 septembre dernier, le déplacement de Kintélé pour apporter leur soutien à cette campagne.

Mmes Stéphanie Sullivan, Kalzeubé Neldekingar Madjimta, Mme Saskia de Lang et Ana Elisa De Santana Alphonso, respectivement Ambassadeurs des Etats-Unis, du Tchad, de l’Union Européenne et Représentante de l’UNESCO au Congo ont prêché par l’exemple, en faisant le don de sang. Pour la Représentante de l’UNFPA au Congo, Mme Barbara Laurenceau, aucun médicament ne pourra être efficace dans l’urgence pour remplacer le sang perdu abondamment à cause des complications de l’accouchement. Ainsi, elle inscrit cette opération dans une série d’actions entreprises par l’UNFPA pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle dont le taux demeure encore élevé (426 décès maternels sur 100.000 naissances vivantes) en République du Congo.