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La célébration de journée internationale de la femme le 8 mars est l’occasion de faire le bilan de la situation des femmes dans le monde.

Au moins une femme sur trois a été battue, contrainte à des rapports sexuels ou maltraitée, le plus souvent par son mari ou par un membre de la famille. 

20% des femmes dans le monde, seront victimes d'un viol ou d'une tentative de viol au cours de leur vie. 50% de ces agressions sexuelles sont commises sur des jeunes filles de moins de 16 ans. Une femme sur quatre est victime de violences physiques et/ou sexuelles pendant une grossesseVictimes d'excision, de mariages précoces et/ou forcés, de la traite humaine à des fins d’exploitation sexuelle, de féminicides, les femmes subissent partout dans le monde une violence inouie, une véritable pandémie mondiale aux proportions alarmantes et aux couts économiques considérables, en termes de perte de productivité et de frais médicaux. La violence à l’égard des femmes constitue une violation grave des droits humains fondamentaux et un problème majeur de santé publique pour le monde.

Outre le dispositif de reconnaissance et de protection des droits des femmes au niveau international, à travers la Convention pour l'Elimination de toutes Formes de violences à l'Egard des Femmes (CEDEF) des Nations Unies, pour la première fois, le 15 mars 2013, à New York, les Etats membres de la Commission des Nations Unies sur la Condition féminine ont adopté une déclaration qui proscrit le relativisme culturel dans le cadre des violences faites aux femmes. Ainsi, les considérations culturelles, religieuses ou traditionnelles ne pourront plus être invoquées pour justifier les violences faites aux femmes. C'est une victoire majeure pour la protection de l intégrité et des droits des femmes.

Au Congo, le Gouvernement est engagé dans le processus d’éradication de toutes les formes de violences à l’égard des femmes. Le 25 novembre 2012 le Ministre d’Etat, Garde des sceaux, Ministre de la Justice et des Droits humains, Me. Aimé Emmanuel Yoka, accompagné de la Ministre de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au Développement, a lancé « la Campagne nationale Tolérance Zéro maintenant! » contre les violences fondées sur le genre. Le gouvernement s'est engagé à adopter des mesures règlementaires visant à mieux protéger les femmes et les jeunes filles contre ce fléau et de punir les auteurs de violences.

Depuis plusieurs années, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) accompagne les efforts du gouvernement et de la société civile dans ce combat pour la défense des droits des femmes. Ses actions portent sur deux axes complémentaires. Tout d'abord, l’appui à la mise en place d’un système national de collecte, d’analyse et d’utilisation des données sur les violences fondées sur le genre et l’appui aux victimes de violences. L'UNFPA a ainsi contribué à une série d’études: les violences faites aux femmes entre 1998-2002, la prostitution des filles mineures entre 2007 et 2009, l'analyse des stéréotypes sexo-spécifiques dans les manuels scolaires en 2009, les violences subies par les étudiants dans les établissements universitaires de Brazzaville en 2011, et la traite des femmes et des enfants en 2012. L’ensemble de ces analyses informe la mise en oeuvre de la politique nationale "Genre" et les actions de plaidoyer. L'UNFPA a accompagné la mise en place de mécanismes de soutien, d’écoute et de prise en charge psychologique, médicale et juridique, dont l'Observatoire national des violences faites aux femmes, le Réseau National des ONG œuvrant dans le domaine des violences sexospécifiques (RENALVISCO), ou l’initiative du « mobilisation du leadership masculin en faveur des droits des femmes. »

L'UNFPA soutient également le renforcement des capacités des acteurs nationaux institutionnels et privés. Outre l'appui au leadership féminin à travers le Forum international des Femmes leaders organisé par l'Association Mibéko, le Fonds des Nations Unies pour la Population appuie les femmes vulnérables. Plus de 150 agents de terrain et relais communautaires ont été formés sur la prévention des violences, y compris auprès des peuples autochtones. L’UNFPA appuie la formation qualifiante des jeunes filles-mères, afin de promouvoir leur autonomisation et diminuer leur vulnérabilité, par l’apprentissage de métiers aux débouchés assurés sur le marché du travail. Près de 200 jeunes filles-mères ont ainsi suivi des formations en soudure, électricité, mécanique automobile, couture et broderie, jardinerie, paysagerie et bureautique, y compris des enseignements sur la planification familiale et la prévention du VIH/SIDA.

L'UNFPA soutient activement le renforcement des capacités des médias et du réseau des communicateurs dans le traitement de l’information sur la condition féminine.

Avec ses partenaires du système des Nations Unies, Fonds des Nations Unies pour la Population soutient un programme de lutte contre les violences faites aux femmes dans le Pool. Cette initiative lancée en 2012 est appréciée des décideurs locaux et des populations. Son originalité relève des stratégies innovatrices mises en œuvre pour le traitement psychologique, la dotation des centres de santé en médicaments de première nécessité pour la prévention des grossesses non désirées et de la contamination au VIH, en cas de violences sexuelles, et l’identification et la formation de relais communautaires locaux chargés de la sensibilisation de proximité des populations, l’identification et accompagnement des victimes. Des actions similaires de sensibilisation et de prise en charge des victimes en situation humanitaire ont également été menées pour les populations réfugiées de la République démocratique du Congo dans la Likouala et les sinistrés de Mpila.

Si le gouvernement congolais est fortement engagé au niveau international et national dans la défense des droits humains, notamment ceux des femmes, beaucoup reste à faire. Bien qu’à travers le pays, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer ces violences et protéger les femmes et les jeunes filles, elles sont encore trop nombreuses à taire les violences subies, considérées comme une « vérité trop difficile à dire, » la crainte de représailles, la honte, la méconnaissance de leurs droits, la peur de perdre la garde de leurs enfants, ou d’affronter un parcours juridique long et pénible émotionnellement.

Face à l’évolution des formes de violences, notamment sexuelles, qui touchent principalement les adolescentes à Brazzaville, l’UNFPA soutiendra avec tous ses moyens disponibles, l’amélioration du cadre juridique, la prévention, la prise en charge des victimes et la lutte contre l’impunité des agresseurs. Cette priorité mondiale défendue par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui souligne que « la violence à l’égard des femmes n’est jamais acceptable, jamais excusable, jamais tolérable … Il n’y a pas de fatalité à ces violences …. Nous devons nous unir ....Aucun chef politique, ni aucun gouvernement ne doit tolérer la violence contre les femmes, sous quelque forme que ce soit, et quels que soient le contexte ou les circonstances dans lesquels elle est perpétrée… »