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La prise en charge de cette affection s’est intensifiée depuis la mise en place du Comité de coordination de lutte contre la fistule obstétricale  en 2008 avec l’appui de l’UNFPA.

 


La Ministre des affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Mme Emilienne Raoul , l’a reconnu lors de la célébration de la deuxième Journée Internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale ; vendredi 23 mai dernier, à la Préfecture de Brazzaville.

 

En effet, la fistule obstétricale est une affection liée à une complication sévère de l’accouchement, le plus souvent après un travail long et difficile, et sans intervention médicale appropriée. D’après la Ministre, l’Enquête Démographique et de Santé réalisée au Congo en 2011 indique que 475 femmes sont affectées par la fistule chaque année . Elle estime que le faible accès au service de santé et la mauvaise qualité des services prestés par les agents qui accueillent les femmes sont parmi les causes principales de la fistule obstétricale.

Cependant au regard des efforts fournis au niveau national, elle a tenu à saluer le travail du Comité national de lutte contre la fistule obstétricale qui a permis d’opérer gratuitement près de 160 souffrant de la fistule obstétricale entre 2007 et 2014 au Centre Hospitalier Universitaire de Brazzaville et à l’Hôpital Central des Armées Pierre Mobengo. Le comité bénéficie de l’appui technique et financier de l’UNFPA, partenaire clé du Congo dans la lutte contre la fistule obstétricale. Le comité, coordonné par la direction de la santé familiale, est composé du Ministère de la Santé et de la Population, du Ministère des Affaires Sociales, de l’Action Humanitaire et de la Solidarité et du Ministère de la Promotion de la Femme et de l’intégration de la Femme au Développement.

Selon Mme Raoul,  si la prise en charge de la fistule obstétricale au CHU de Brazzaville remonte à l’année à l’année 1984, c’est réellement grâce à l’action menée par ce comité depuis 2008 que la lutte contre ce fléau s’est intensifiée sur toute l’étendue de la République du Congo. « Récemment, l’action conjuguée de ce comité et celui du bateau médical Mercy Ships a permis une prise en charge chirurgicale de quarante femmes porteuses de fistule ». 

Ainsi, la célébration de la journée du 23 mai a mis en exergue« l’effort collectif en place au Congo, qui place la République sur le devant des pays qui ont engagé une réponse musclée et pluridisciplinaire contre la fistule obstétricale », comme l’a déclaré la Représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Mme Barbara Laurenceau. « La force de cette action est de s’intégrer à la stratégie nationale de lutte contre la mortalité et morbidité maternelle. Car la lutte contre la fistule obstétricale, étant le résultat d’un accouchement difficile, doit être comprise également comme un élément clé dans l’effort pour atteindre l’OMD 5  en 2015 », a-t-elle renchéri. La fonctionnaire onusienne n’a pas manqué de remercier « la compagnie TOTAL Exploitation et Production Congo qui a été sensible à la thématique et a contribué financièrement mais également avec le cœur en portant le message de sensibilisation auprès des salariés de leur compagnie ».

Dans la perspective de redoubler d’effort dans l’identification, le référencement et l’accompagnement médico-chirurgical de la fistule, cette journée a été aussi l’occasion de poser les prémices d’un système d’alerte aux fistules qui sera mis en place dans toutes les maternités du territoire national, avec les sages-femmes comme interlocutrices majeures et principales de ce système. Le travail de tous les partenaires impliqués dans la lutte contre la fistule obstétricale au Congo a été rehaussé par le soutien de l’artiste musicien Doudou Kopa qui composé une belle chanson pour la circonstance. Dans la même optique, les artistes des Ateliers Sahm, ont par la danse et le dessin, représenté une scène retraçant les différentes étapes de la maternité et de l’accompagnement médical d’une femme souffrant de la fistule obstétricale.