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Le pays s’est doté d’une Politique nationale Genre, d’une Stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre assortie d’un plan d’action 2021-2025, d’une la loi portant lutte contre les violences faites aux femmes se référant à la Loi Mouebara n°19-2022 du 4 mai 2022, et d’un Programme national de lutte contre les violences basées sur le Genre. Ce programme vise la mise en place des

structures de protection et d’accompagnement multisectoriel des survivantes des VBG, qui offriront des espaces d’accueil avec l’offre des services de prise en charge médicale, accompagnement psychologique, l’accès aux services juridico-judiciaires et à la réinsertion socio-économique.

C’est donc pour partager l’expérience acquise sur le terrain  par les acteurs de protection de la République Démocratique du Congo (RDC) dans la prise en charge des victimes des violences basées sur le genre , qu’une délégation conjointe de la République du Congo composée des experts des structures sectorielles de l’Etat (Santé, Genre et Justice), du fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a effectué une mission à Kinshasa, au sein de l’UNFPA RDC. avec l’assistance technique du Bureau UNFPA de la RDC.

Les échanges techniques tenus avec les spécialistes de la problématique des VBG au sein de UNFPA et UNDP en RDC, de même que les visites de terrain effectuées dans trois structures de prise en charge dénommées Centres Intégrés des Services Multisectoriels (CISM) notamment dans les communes de Kintambo, Ndjili et Ngaba, ainsi qu’au sein de l’unité de Police spécialisée sur les VBG que dirige une femme officier supérieur et au Barreau de Kinshasa, ont permis aux membres de la délégation d’interagir directement avec les différentes personnes impliquées dans la prise en charge  holistique des victimes des VBG au sein de ces centres et d’avoir une idée sur ce qui peut se faire au Congo.

 

Pour Dr Carmel Matoko Miambanzila, Directrice de l’Hôpital de base de Bacongo et membre de cette délégation, l’aspect multisectoriel des interventions en un seul endroit est primordial et essentiel pour la victime. « Du fait des exigences de la prise en charge médicale et psychologique, et surtout du fait du manque des ressources humaines formées et aptes à la prise en charge, il est recommandé chez nous de faire des one stop center à l’image de ceux de Kintambo et Ndjili », a -t - elle déclaré au terme de cette mission.

Pour sa part, la Chargée de Programme Genre et Droits Humains de UNFPA Congo Laetitia Nadine LOKO, tout en saluant l’engagement de la RDC dans cette cause, a estimé que la mise à disposition d’un personnel formé continuellement, ainsi que la disponibilité des intrants essentiels à la prise en charge des VBG serait aussi adéquat pour le Congo. «  Pour une prise en charge holistique des VBG, au regard de nos échanges et de la visite des sites de prise en charge en RDC, la mise en place des centres Mouebara au sein des centres de santé ainsi que la disponibilité du personnel qualifié et des intrants, permettraient d’offrir des services multisectoriels càd c’est-à-dire à la fois médical, psychologique, juridico-judiciaire ainsi que le volet réinsertion socio-économique. Ce qui serait bénéfique aux victimes, pour la restauration de leur dignité » a-t-elle affirmé. 

La mise en place des maisons d’accueil pour la prise en charge semble être une alternative adéquate concernant des cas spécifiques nécessitant un milieu sécurisé en dehors de l’habitation familiale. 

Cette mission d’échange inscrite dans le cadre de la coopération Sud- Sud  et qui a eu lieu du 12 au 15 juin dernier, a permis  aux membres de la délégation de s’enrichir des succès et leçons apprises dans la mise en place et le fonctionnement des CISM, pour élargir leur vision sur les « One Stop Centers » préconisés et comment adapter cette expérience en République du Congo.