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La deuxième édition des Journées citoyennes de la jeunesse congolaise, placée sous le thème : « Jeunesse et citoyenneté », s’est ouverte ce mardi 9 décembre 2014 à l’amphithéâtre André Bouya de l’Université Marien Ngouabi à Brazzaville au cours d’une cérémonie présidée par le Ministre de l’Education Civique et de la Jeunesse, M. Anatole Collinet Makosso. 


Organisée par le Collectif des associations des étudiants du Congo, avec notamment l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), cette édition permettra aux différents orateurs, comme le Pr Théophile Obenga, de débattre des questions suscitant l’adoption des valeurs citoyennes et l’implication responsable des jeunes au processus du développement du Congo.

Pour le président du Collectif, Franck Kessel Ombili, ces assises interviennent au moment où l’on assiste à « un renversement des valeurs ». M. Anatole Collinet Makosso est du même avis car il estime que le Congo fait face à « une crise de la citoyenneté qui a atteint toutes les couches de la société et toutes les tranches d’âge. » La solution, selon le ministre, passe par la promotion d’une nouvelle jeunesse congolaise profondément hostile aux antivaleurs, capable de se donner des règles et d’adopter des comportements responsables. 

 

Intervenant après la cérémonie d’ouverture, Mme Barbara Laurenceau, Représentante de l’UNFPA au Congo, a mis l’accent sur le profit à tirer du dividende démographique et la promotion du leadership féminin. En effet, la population du Congo est particulièrement jeune avec 59% de la population âgée de moins de 25 ans en 2007. Mme Barbara Laurenceau invite ainsi l’Etat congolais à prendre en considération les variables démographiques comme des variables à part entière de développement afin de favoriser la réalisation du potentiel de chaque jeune.

Dans ce contexte, il est important d’investir dans l’éducation, pour préparer la population active de demain. La République du Congo est appelée aussi à investir dans la création d’emplois décents pour les jeunes. « Il faut avoir prévu, et assuré longtemps à l’avance, le développement d’un système productif national dynamique, soutenu par des entreprises modernes, compétitives et créatrices d’emplois divers, et capables de promouvoir une croissance économique durable et diversifiée. Il faut s’assurer que les jeunes, filles et garçons, sont préparés pour des niches économiques porteuses ».

Concernant la participation citoyenne et la promotion du leadership féminin des jeunes femmes et hommes, Mme Laurenceau a indiqué qu’il faut s’assurer que « les jeunes filles congolaises sont vraiment, conformément à la Constitution du Congo,  des actrices et citoyennes à part entière de leur pays ». Car la Constitution du Congo du 20 janvier 2002 stipule que « Tous les citoyens sont égaux devant la loi. La femme a les mêmes droits que l'homme. La loi garantit et assure sa promotion et sa représentativité à toutes les fonctions politiques, électives et administratives ». Il est dans l’intérêt de tous de s’assurer que les garçons et les filles se voient comme des partenaires du développement, ou chacun a sa spécificité à
 apporter à la table de partage, sans perdre sa spécificité mais en les mettant en valeur. 

La problématique des grossesses précoces a été aussi évoquée. Barbara Laurenceau pense que les familles ont la responsabilité de choisir le moment adéquat de naissances. D’autant plus que 10% des adolescentes sont déjà mères avant d’avoir 16 ans. Inverser cette tendance permettra de maintenir les filles longtemps à l’école et de garantir leur participation au processus de développement. Message certainement bien compris au regard des applaudissements qui ont accompagné l’intervention de la Représentante de l’UNFPA au Congo.