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Les populations de Sembe et Pokola sensibilisées à la lutte contre les violences basées sur le genre

Les populations de Sembe et Pokola sensibilisées à la lutte contre les violences basées sur le genre

Actualités

Les populations de Sembe et Pokola sensibilisées à la lutte contre les violences basées sur le genre

calendar_today 02 Janvier 2015

Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme d’activités 2014, la Direction Générale de la Promotion de la Femme a organisé une série d’activités relatives à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) en novembre et décembre 2014, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).


Ces activités, inscrites dans le droit fil de la campagne des seize jours  d’activisme contre les violences basées sur le genre, étaient placées sous le leadership du Ministère de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au Développement. L’une des activités récentes concerne la campagne de sensibilisation organisée à Sembé et Pokola, dans le département de la Sangha, du 16 au 20 décembre dernier, sous la conduite de la Directrice Générale de la Promotion de la Femme, Mme Cornelie Gabrielle ADOU NGAPI.

D’après la Directrice Générale de la promotion de la femme, les violences basées sur le genre, le viol des jeunes filles en particulier, constituent une situation préoccupante pour le département de la Sangha, notamment à Sembe et Pokola où la sensibilisation a été organisée. « Les échanges ont donné aux femmes le courage de témoigner et de dénoncer ce phénomène dont l’ampleur est difficile à mesurer à cause notamment des craintes de la stigmatisation. Des témoignages sur les cas des femmes assassinées ont été signalés», a déclaré Mme Cornelie Gabrielle ADOU NGAPI.

 

Cornelie Gabrielle ADOU NGAPI : « Les violences domestiques et économiques sont aussi monnaie courante dans ces localités. Les femmes estiment qu’elles sont devenues les tam-tams de leurs époux pour expliquer comment elles sont battues régulièrement. D’autres accusent leurs époux de refuser de leur donner leur part de l’argent obtenu de la récolte et de la vente du cacao. Heureusement que des hommes ont aussi pris part à nos échanges. Dans l’ensemble, les hommes ont compris l’importance de bannir cette pratique même si certains jeunes trouvent quand même des arguments non fondés pour justifier les mauvais traitements infligés aux jeunes filles qu’ils accusent d’être responsables de par leur comportement».

Les participants ont émis les vœux de voir le ministère en charge de la femme intégrer aussi la sensibilisation des populations du Département de la Sangha en général, de Sembe et Pokola en particulier, à la lutte contre les grossesses précoces et l’inceste parmi ses priorités. Les populations souhaitent également une plus grande implication de la Force Publique dans la lutte contre les violences basées sur le genre. D’où la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation et de mettre en place des unités de prise en charge médicale et psychologique. En effet, les femmes ont compris l’importance de se confier, par exemple, à un psychologue ou un agent de santé pour obtenir de l’aide. Cependant, elles sont confrontées à un manque de structures spécialisées dans  l’accompagnement médical et psychologique. »

Soutenir les efforts du gouvernement congolais visant le renforcement des capacités nationales dans la prévention et l’accompagnement des femmes victimes de violences basées sur le genre figure parmi les priorités du Programme de coopération Congo-UNFPA 2014-2018. C’est dans cette optique que le DrCarmel MIABANZILA MATOKO, consultante de l’UNFPA, revient de Pointe-Noire dans le cadre d’une mission d’évaluation de la capacité de grandes structures médicales de la capitale économique du Congo, dans l’accompagnement médical et psychologique des femmes victimes des violences basées sur le genre, le viol en particulier. L’UNFPA a aussi fait un don de médicaments, de matériels informatiques, appareils photo et fournitures de bureaux à cinq unités de prise en charge des victimes des violences basées sur le genre de Brazzaville le vendredi 12 décembre dernier.

 «Cette dotation de l’UNFPA nous permettra à la fois de venir en aide aux victimes de viol et de mieux collecter les données sur les cas de VBGenregistrés au sein de notre Circonscription socio-sanitaire (CSS) », a déclaré Dr Ida Eboué, responsable de la CSS de l’arrondissement 2 Bacongo.  Nouvellement affectée à cette CSS, elle s’engage à aménager un local destiné uniquement à l’accompagnement médical et psychologique des femmes victimes de violences.