« Les violences spécifiques faites aux femmes et aux filles incarnent une violation des droits humains qui s’inscrit souvent dans le plus intime de la vie des femmes ». D’où l’intérêt de mobiliser toute la communauté nationale, les élèves et étudiants en particulier. Tel est le sens à donner à une conférence-débat organisée le samedi 6 décembre 2014 dans la salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères à Brazzaville par le Ministère de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au Développement, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Près de 300 élèves et étudiants y ont pris part.

Des experts en matière de prise en charge et d’accompagnement des femmes victimes de violences spécifiques ont édifié les étudiants sur les différentes formes de violences faites aux femmes, leurs conséquences, la prise en charge médicale, psychologique, la procédure judiciaire à suivre pour réprimer les auteurs des violences et du viol en particulier et la législation nationale en matière de pénalisation les violences sexuelles. Les étudiants ont posé plusieurs questions – certaines après le débat - aux praticiens. Preuve qu’ils sont bien conscients de l’ampleur de ce phénomène. D’autant plus que la majorité des victimes de violences sexuelles enregistrée dans les formations médicales du Congo sont des jeunes âgées de moins de 20 ans. « L’enjeu étant de faire des élèves et étudiants informés des relais de sensibilisation et de prévention des violences faites aux jeunes filles en milieu académique et scolaire », estime l’une des conférenciers, Dr Carmel Miambanzila Matoko.

La Ministre de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme, Mme Catherine Ebondza Lipiti, a souligné la détermination de son gouvernement à lutter contre les différentes formes de violences faites aux femmes. Une série d’actions entreprises par son département pour lutter contre les violences faites aux femmes, avec l’appui de l’UNFPA, a été d’ailleurs rappelée à cette occasion. Il s’agit notamment de  la réalisation des études pour une meilleure connaissance du phénomène  à la fin des conflits armés (1993-2000), la mise en place du Réseau des Organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine des violences sexos-péficifiques au Congo (RENALVISCO) en 2008), l’élaboration d’un projet de loi sur les violences faites aux femmes, la mise en place d’un projet pilote à l’échelle départementale (Pool) animé par des équipes pluridisciplinaires pour l’obtention rapide de l’adhésion des populations, et la mise en place des unités hospitalières pour la prise en charge des victimes des violences (équipées en outils de collecte des données et des agents formés). Malgré ces efforts beaucoup reste à faire.

Pour la Représentante de l’UNFPA au Congo, Mme Barbara Laurenceau, il est impérieux de redoubler d’efforts dans la lutte contre les violences faites aux femmes car plusieurs besoins dans la prévention sont enregistrés, mais, la réponse médicale, psychosociale ou juridique » mérite d’être renforcée. L’UNFPA entreprend de renforcer son « plaidoyer pour que plus d’hommes, et surtout de jeunes hommes, s’engagent dans la prévention des violences faites aux femmes. Car par ricochet, dans la chaine de violence familiale, ils en sont aussi bien trop souvent victimes ».