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S'appuyer sur les fondements des cultures autochtones pour protéger les droits des filles et femmes

S'appuyer sur les fondements des cultures autochtones pour protéger les droits des filles et femmes

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S'appuyer sur les fondements des cultures autochtones pour protéger les droits des filles et femmes

calendar_today 09 Février 2015

La culture autochtone contient des éléments – l’équité, l’égalité, les libertés, y compris la liberté d’expression - favorables à la défense des droits des femmes et des enfants reconnus dans le droit international. C’est l’une des principales conclusions de l’étude sur « Institutions, valeurs et pratiques autochtones : leçons pour la réalisation des droits des enfants et des femmes autochtones. 

 

 


 Une étude de cas de la République du Congo », menée par Sophie Borreill, Ingrid Lewis, Luke Freeman, Jérôme Lewis et Camille Oloa Biloa, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), de l’UNICEF et du PNUD en 2012.

Une synthèse de l’étude, traduite en français, a été présentée le jeudi 29 janvier 2015 par M. Emmanuel Bayeni, consultant de l’UNFPA, lors d’une rencontre organisée au Centre d’Information des Nations Unies au Congo en présence des directeurs généraux de l’administration publique, des responsables des ONG œuvrant pour la défense des droits des peuples autochtones et des chefs d’agence du système des Nations Unies au Congo.

D’après l’étude, les enfants autochtones, « en particulier, ont un haut degré d’indépendance ainsi que d’une liberté de choix et il est garanti aux femmes un degré important d’égalité avec les hommes. Dans les communautés Mbendjele, l’étendue du pouvoir dont jouissent les femmes est particulièrement frappante et a bien peu d’équivalents ailleurs dans le monde. Dans ce groupe autochtone, l’égalité et l’équité sont deux notions qui sont profondément ancrées dans le tissu social. Ceci signifie que les différences d’âge, de sexe et de capacités ne conduisent pas à des disparités au niveau du traitement et du statut des individus ».

Pour les auteurs,des pratiques positives observées chez les Autochtones peuvent être mises à profit durant les phases de conception, d’exécution et de suivi des programmes en vue de contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie. Car la culture autochtone comporte aussi des défis. Il s’agit notamment de graves violations des droits humains commises par les autochtones eux-mêmes, la population bantoue et les organisations congolaises à l’endroit des enfants et femmes autochtones. D’où la nécessité de « protéger les communautés autochtones de l’influence négative des valeurs et pratiques contraires répandues dans les sociétés avoisinantes (assujettissement des femmes ou inégalité sociale) ».

En guise de solution, l’étude recommande la mise en œuvre d’un vaste programme de lutte contre les discriminations à l’égard des populations autochtones. Ceci passe entre autres par l’accès des femmes autochtones aux soins et services de santé maternelle. En effet, selon les résultats d’une étude menée avec l’appui de l’UNFPA en décembre 2014, le pourcentage des femmes autochtones ayant accouché à la maison lors de la dernière grossesse est respectivement de 82%, 62% et 71% dans la Lékoumou, les Plateaux et la Sangha.

Le Programme de coopération entre le Congo et l’UNFPA 2014-2018 contribue à inverser cette tendance. Toutes les activités du programme (la santé de la femme y compris la planification familiale, la santé sexuelle et reproductive des jeunes, la lutte contre les violences basées sur le genre) ciblent aussi les femmes et les filles en particulier. L'UNFPA œuvre depuis plusieurs années dans la Likouala, particulièrement à Impfondo et Bétou, avec des actions ciblant spécifiquement les femmes et filles autochtones : assistance en santé de la reproduction au même titre que les réfugiés (kits de santé maternelle et de dignité, consultations prénatales et vaccination), campagnes de prévention des grossesses précoces et non désirées, des IST/VIH/SIDA et des violences basées sur le genre. 

 

Pour M. Guy Moussele-Diseke, coordonnateur a.i. du Réseau national des associations des populations autochtones du Congo (RENAPAC), les résultats de l’étude sont certes intéressants. Par contre ce qui importe, selon lui, c’est la mobilisation des ressources conséquentes pour améliorer de manière significative les conditions de vie des populations autochtones, et des actions efficaces, pérennes et évaluables.

Quant à la Représentante de l’UNFPA au Congo, Mme Barbara Laurenceau, cette rencontre a le mérite de relancer le dialogue sur les mécanismes devant permettre aux partenaires impliqués dans l’amélioration des conditions de vie des populations autochtones de travailler en synergie. Abondant dans le même sens, M. Dieudonné Koguiyagda, Représentant de la FAO et Coordonateur a.i. du système des Nations Unies au Congo, a déclaré qu’il est indispensable de rétablir le dialogue en vue d’accélérer les initiatives susceptibles d’accélérer la réponse aux besoins des populations autochtones.

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